Le Feu ça brûle... Et l'Eau ça mouille! (Libre)

Finalement, ses pas la menaient toujours au même endroit. Le lac.
Comme par hasard aurait-on pu dire...
Mais Mizuki ne croyait pas au hasard. Tout était voulu, tout était inscrit, et cela, avant même que l'on ne vienne au monde. Seulement certaines personnes s'étaient vues offertes le droit de choisir entre diverses options, toutes définies à l'avance. Mais la jeune fille ne se faisait pas d'illusions. Elle n'entrait pas dans cette catégorie.

Elle baissa lentement sa tête vers le sol. A ses pieds se trouvait la surface du lac, où l'eau sombre ne laissait entrevoir les profondeurs de cette étendue liquide, comme si elle devait cacher un secret. Et sur cette eau sombre se dessinait parmi les remous une image un peu floue...

Une jeune fille, à la peau pâle, encore plus accentuée, plus blanchâtre qu'à l'habitude. Parmi cette blancheur, trois tâches plus sombres. Ses deux yeux couleur azur, et sa chevelure de blé qui lui arrivait à la base du cou environ.
Pas trop grande, pas trop petite non plus. Sa silhouette était fine, et on aurait pu la qualifier de normale.

Fatiguée d'avoir sous les yeux cette vision d'elle que Mizuki ne reconnaissait pas, elle releva un peu le visage. Devant elle, le lac s'étendait à perte de vue. Une fois, elle s'était perdue dans la forêt et avait du marcher tout le long pour retourner à Kiri. Elle avait mit plus de trois heures.

A ce moment là, il s'était mit à neiger... Maintenant le ciel était beau, et le printemps avait succédé à l'hiver. Quoi? Beau? Le ciel? Mizuki avait parlé un peu trop vite... Après tout, on n'était juste qu'au début du printemps. Les Giboulées de Mars ne se faisaient pas attendre. Et justement, une belle s'avançait. Pleuvra t-il? Pleuvra t-il pas? Aucune idée, et de toute manière, cela ne ferait que remplir un peu plus ce lac déjà bien fournit en eau par la fonte de la neige...

Soudain, elle se mit à repenser à ce qui s'était passé juste avant... Impossible de se rappeler ce qui s'était passé pendant sa marche silencieuse, où son esprit s'était comme mis en mode veille/Fonctionnement automatique. Mais avant? Ah oui, elle avait rencontré de nouveau Yasha. Son amie était donc revenue de son voyage à Suna... Et pourtant, elles ne s'étaient pas beaucoup parlées. A croire qu'un fossé les séparait à présent. Pourquoi? Qu'avait-elle donc fait du mal? La seule pensée de perdre son amie lui sciait le coeur en deux. C'était la première personne à qui elle s'était confiée. C'était aussi elle qui l'avait fait sortir de sa solitude, qui l'avait fait rire pour la première fois depuis longtemps. Trop longtemps.

Et puis, cette question qui revenait la hanter... Comment un Jounin qu’elle ne connaissait que de vue savait-il pour son passé? Elle n'en avait parlé qu'à deux personnes seulement. Yasha et le Mizukage. L'auraient-ils trahie? Elle ne voulait même pas y songer tellement cela lui faisait mal...

Elle se sentait faible. Elle qui n'était déjà pas très douée pour parler aux autres... Non, ce n'était pas que cela. Ses bras étaient lourds. Baissant les yeux, elle découvrit que ses jambes peinaient sous son poids. Non, elle ne pouvait pas être malade... Pas ça. Contre son gré, une nausée vint perturber sa lutte mentale pour déterminer si, oui ou non, elle était malade.

Instinctivement, ses deux mains vinrent se collées contre sa bouche tandis qu'elle s'efforçait de ne pas vomir. Ses paupières étaient aussi lourdes que ses bras, et elle avait du mal à les ouvrir, puis à les refermer... Il lui semblait que son esprit tournait plus lentement qu'à l'accoutumée. Ce à quoi elle pensait? Au fait qu'elle aurait bien aimé s'allonger sur son lit, pour dormir...

La nausée était passée... Respirant avec peine, la jeune fille se vit contrainte à s'asseoir, pour ne pas être prise de vertiges. Trop proche du lac... Beaucoup trop. Finalement, elle n'avait pas réussit. Trop difficile. Elle abandonna et se laissa glisser.

PONG.

Sa tête rencontra la boue humide qui faisait office de berge au lac alors qu'une de ses mains arriva à moitié dans l'eau.

Non, Mizuki ne s'était pas évanouie. Tombant de fatigue, elle s'était tout simplement endormie...

Riku Hoshi, Mizukage du village caché de la brume depuis trois semaines, quatrième du nom. Ancien Juunin de Konoha, il avait rejoint Kiri il y a quelques mois. Rapidement, il devint Juunin des forces spéciales du village de la brume... Sa capacité en Hyoton l'avait fait montré du doigt, mais il était sans aucun doute un des meilleurs question Ninjutsu Hyoton. Déjà que cette capacité était rare, lui la maitrisait presque parfaitement. Cependant, sa réserve limité de chakra lui imposait des barrages sur certains fronts, aussi s'entrainait-il régulièrement au katana, et il s'obligeait à parfaire ses techniques conventionnelles. Cependant...
Son poste de Mizukage l'obligeait à ne plus s'entrainer, du moins en semaine. Les dimanches, ils les passaient arme en main, enchainant les katas et les entrainements musculaire à l'aide de poids. Classique, mais efficace, comme on dit. Ce dimanche ne fit pas exception. Du moins, le matin, il s'attarda un peu à son bureau. Il relisait une nouvelle fois les fiches des ninjas de son village. Mizuki, Junnin de Kiri, Takano Horomie, son assistant, et Ketsueki Namida, l'épéiste de Kiri Gakure. Le reste était en mission. Riku soupira. Une nouvelle journée d'ennui semblait approcher... Encore une fois. N'ayant plus aucune raison de rester dans ce bureau dont il connaissait déjà tous les détails; cette imperfection au coin en bas à droite du cadre de la fenêtre, ce bout de papier déchiré sur lequel se trouvait un "je revient" écrit de l'écriture fine et délicate de Takano Horomie, et j'en passe...
En sortant, il s'habilla comme à son habitude, autrement dit de son débardeur jaune pâle, de son bas en toile et de ses chaussures vieilles mais toujours aussi confortable. Ces vêtements qu'il ne quittait que si rarement, lors de son temps libre. Effectivement, Riku n'aimait pas les vêtements de Mizukage pour sortir. Trop ample, gênant ses mouvements rapides et peu résistants, même l'armure de combat typique du chef du village était trop imparfaite à son gout. Trop lourde et légèrement trop grande pour lui, l'ancien Mizukage étant plus corpulent et grand que lui. Son katana sanglé dans son dos, il ne perdit pas de temps pour aller jusqu'aux rives du lac. Il s'y entrainait souvent. Il attacha à ses tibias et à ses poignets des poids d'une vingtaine de kilogrammes chacun. Lame tiré, il s'échauffa simplement avec quelques exercices de bases.
Deux grosses heures, quelques attaques en tranchées, une dizaine de katas et une autre dizaine d'exercice de musculation plus tard, il remarqua n'être pas seul sur les bords du lac. Une jeune femme, qu'il reconnut comme Mizuki, la seule Juunin n'ayant pas d'ordre de mission pour le moment. Il la regarda quelques secondes, puis reprit ses exercices. Sa lame fendait le vide avec rapidité et puissance, mais dans des mouvements durs à stopper. Ses attaques d'habitude souples devenaient sac-à-dés, et totalement inefficace contre un partisan du katana assez doué, donc.
Presque totalement épuisé, il s'arrêta dans ses exercices. Après tout, il y avait bien trois heures qu'il avait commencé. Il s'assit sur la berge, et regarda le ciel de printemps, légèrement nuageux. Un courant d'air frais passa sur le jeune shinobi. Le soir n'allait pas tarder. Son regard se tourna vers Mizuki... Elle ne semblait pas allez très fort... Elle semblait au bord de l'évanouissement, et son visage était pâle, même de loin, Riku pouvait le voir. Il se dirigea vers elle, alors que cette dernière tomba au sol, mais... Inconsciente ou simplement endormie? Il se hâta d'arriver prêt d'elle, alors qu'elle se trouvait ce n'était qu'à une dizaine de centimètres de l'eau sombre du Lac.
Soucieux de la sécurité de cette dernière, il la souleva et l'emmena sur l'herbe non loin, là où il pouvait utiliser sans problème son ninjutsu médical. Il posa sa main sur le front de la Juunin, et une lueur apparut de cette main. Un classique mais efficace Chiyute no jutsu. Visiblement, elle n'était "que" très fatigué. Juste endormie, donc, rien de très grave. Ne sachant que faire d'autre, il s'assit à côté de Mizuki, dont il suréleva légèrement la tête avec son débardeur plié, et attendit qu'elle se réveille. De toute façon, il n'avait rien de mieux à faire, et en tant que membre de Kiri Gakure no Satô, il devait aider les autres membres du village. Et ceux, avant d'être Mizukage du vilage caché de la Brume.

Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac.
Mizuki avait l'impression que sa tête faisait des aller-retours incessants... Pourquoi donc? Aucune idée. On ne contrôle pas ses phases de sommeil, non? Après tout, peut être que notre kunoichie rêvait et tout est possible dans un rêve... Que ce passait-il donc? Elle avait l'impression d'être... Sur un bateau. Cela tanquait, tanquait... Et dire que Mizuki ne supportait pas les transports en commun... Que ce soit les barques, les voitures à cheval, les bateaux ou même les chevaux tout court, à chaque fois, cela finissait de la même manière... D'ailleurs, le processus était enclenché. Le teint pâle de la jeune fille passait lentement, mais sûrement au verdâtre... Encore un peu et ...

Réveillée subitement par une nouvelle nausée, Mizuki ouvrit les yeux rapidement, ce qui lui donna un peu mal à la tête. Dire que d'habitude elle mettait au moins une demi-heure à sortir de son lit le matin... Elle cligna un peu des yeux, se demandant où elle se trouvait quand tout lui parvenut dans un flash. Oui, le lac. Et puis, elle s'était sentie mal, et s'était endormie près de ce dernier... Quelle débile. Pourquoi s'était-elle endormie là bas? Aucune idée...

Quelque chose clochait... Elle ne se trouvait pas au même endroit que précédemment, elle en était presque sûre. Que s'était-il passé? Tout à l'heure, il y avait de l'eau autour d'elle, et maintenant, la jeune fille avait surtout l'impression d'être ... Quelque part plus loin. Quelque chose clochait, et ce ne fut qu'à ce moment là que la jeune fille se rendit compte quelqu'un se trouvait près d'elle. Trop près. Beaucoup trop près...

- Nyyyyaaaaah!

Elle n'avait pas réussit à retenir ce cri, tellement elle avait été surprise en levant légèrement la tête de rencontrer le visage d'un garçon, d'à peu près son âge. Malheureusement pour lui, le cri n'était pas venu tout seul. Car en effet, il avait été accompagné de plusieurs gesticulements virulents de la jeune fille à la chevelure blonde, qui s'était relevée en catastrophe, ou qui avait du moins réussi à se mettre tant bien que mal en position assise...

Reprenant peu à peu ses esprits, elle releva la tête vers celui qui l'avait probablement tirée de près du lac. Ses yeux bleu-vert la regardait bizarrement, comme si elle avait été un phénomène de foire. Il abordait des cheveux bleutés. Que faire? Visiblement, Mizuki avait réagit de façon excessive... Visiblement? Mais c'en était sûr! Qui donc n'aurait pas mis le nom du Mizukage sur cette tête si reconnaisable? miz' était vraiment stupide... Stupide à en pleurer... Avoir peur du chef de son village... La prochaine fois, tourne ta langue dans ta bouche soixante fois avant de parler... Enfin... Il ne semblait pas trop mal intentioné... Ce fut pour cette raison que Mizuki émit quelques mots, d'une voix qu'elle voulut claire et distincte. Ce ne fut malheureusement pas vraiment le cas, et une voix un peu alarmée, aux syllabes hachées, remplaça celle qui normalement était sienne.

- Ah... Euh, désolée. Vraiment désolée de vous avoir causé du soucis Maîte Mizukage.

[Désolé, si c'est un peu court, j'ai pas spécialement d'inspiration ces temps si T_T]

- Nyyyyaaaaah!

- Ah... Euh, désolée. Vraiment désolée de vous avoir causé du soucis Maîte Mizukage.

-Je t'en prie, Mizuki-chan... Et... Tu peux me tutoyer, je ne suis pas le vieil homme ni le parfait inconnu pour ça...

"Tu vas mieux qu'avant? Je veux dire, tu te sens mieux?"